Circuit Classique en Ouzbékistan

Col d'Irkeshtam, Kirghizistan

Col d'Irkeshtam, Kirghizistan
La route d'Och
à Irkeshtam

La ville d'Och dans le sud du Kirghizistan est le point de départ de la route d'Irkeshtam. La route continue vers le sud et longe les vallées des rivières et des gorges de Taldyk et de Gulcha jusqu'au village de Sary-Tash (mots kirghiz qui signifient la Pierre Jaune). À l'ouest se trouve la route menant à Douchanbé au Tadjikistan, à travers la vallée de Kyzylsou ; au sud, se trouve la route qui traverse le col de Kyzyl-Art et mène à la province autonome du Haut-Badakhchan au Tadjikistan et à Murghab ; à l'est, en direction des montagnes, se trouve la route menant au col d'Irkeshtam et à la frontière chinoise.

Ce tronçon de route est tristement célèbre pour les accidents de la route. La route est goudronnée jusqu'à Sary-Tash, puis le revêtement de la route est remplacé par des pierres. Cependant, le paysage est spectaculaire avec des sommets enneigés d'un côté et des prairies de montagne verdoyantes de l'autre. Le voyage sur cette route est lent et peut prendre beaucoup de temps, surtout si vous rencontrez un véhicule en panne qui vous retarde. Du côté chinois, la route jusqu'à Kachgar est meilleure, mais reste difficile.

En tant que route la plus courte vers la Chine depuis la vallée de Ferghana en Ouzbékistan et depuis le Tadjikistan, la réparation de la route, dont la réalisation prendrait environ 6 ans, a suscité beaucoup d'intérêt, notamment dans le cadre d'un projet TACIS (une abréviation anglaise qui signifie en français « Assistance technique à la Communauté d'États indépendants ») financé par la Commission européenne. Cependant, les travaux furent interrompus après que des insurgés armés menacèrent la stabilité régionale en 1999.

Col d'Irkeshtam, Kirghizistan

À l’époque soviétique, la Chine était considérée comme une menace réelle et cela se reflétait à la frontière. Désormais, les deux pays sont alliés et les troupes frontalières respectives entretiennent des relations amicales.

Le poste frontière fut nommé en l'honneur de l'officier russe Andreï Bescennov, le garde-frontière qui périt pendant la révolte des rebelles Basmachis en 1931. Jusqu'à la fin de 1999, il était occupé par des troupes russes qui, apparemment, ont pris tout leur équipement lorsqu'elles l'ont quitté. À présent, les gardes-frontières du Service régional d'Och sont en poste à la frontière entre le Kirghizistan et la Chine. C'est une mission assez difficile. De toute évidence, les gardes-frontières ne sont pas bien nourris, mais personne n'est mort de faim. Cependant, une année de service au col d'Irkeshtam compte comme 2 ans de service militaire dans n'importe quel autre endroit du pays.

Dans cette région montagneuse, comme dans l’ensemble du Kirghizistan en général, les chevaux jouent un rôle important dans la vie quotidienne. Le manque de routes oblige les soldats qui patrouillent à la frontière à monter des poneys kirghiz, de la race locale, réputés pour leur robustesse et pour leur adaptation à ce type de terrain. Le poste frontière abrite également un grand nombre de chiens, notamment des bergers allemands et des chiens croisés.

Col d'Irkeshtam, Kirghizistan

Le col d'Irkeshtam se trouve à 238 kilomètres de la ville d'Och et à 250 kilomètres de Kachgar. Zhang Qian est considéré quelquefois comme étant le pionnier qui a franchi ce col en 128 avant Jésus-Christ, alors qu'il se rendait dans la vallée de Ferghana dans le cadre d'une mission diplomatique pour le compte de l'empereur chinois de la dynastie Han, à la recherche d'alliés contre leurs ennemis communs, les Xiongnu. En 1893, la piste équestre entre Och et Irkeshtam fut élargie, renforcée et développée. Elle fut ensuite nommée « route à roues », car les marchandises y étaient transportées à l'aide de bêtes de somme telles que des chevaux, des ânes et des chameaux.

Pendant de nombreuses années, le col fut ouvert uniquement à des fins commerciales et à la circulation des marchandises pendant une période limitée chaque mois, même si, depuis plusieurs années, il était prévu de l'ouvrir à la circulation des voyageurs. Ceci s'est finalement concrétisé à l'été 2002. Techniquement, aucune autorisation n'est requise pour franchir la frontière à cet endroit, mais cette zone frontalière est néanmoins extrêmement sensible. De plus, son éloignement nécessite de prévoir à l'avance le transport des deux côtés de la frontière, ce qui signifie, une fois de plus, qu'il s'agit d'un point de passage frontalier qui n'est pas bon marché. Il existe un service de bus chinois.

Au poste frontière, il y a des endroits où vous pourrez prendre une collation et vous raffraichir. Le poste frontière chinois est situé dans un immense bâtiment neuf, à trois kilomètres de la frontière et encore à trois kilomètres du poste frontière kirghiz. Comme pour le poste frontière de Torougart, vous n'êtes pas autorisé à marcher le long de ce no-man's land. Cela peut poser problème, puisque les véhicules et le personnel kirghiz n'ont actuellement pas non plus le droit (depuis août 2003) de franchir ce col. En 2003, un accord entre les gouvernements chinois et kirghiz a imposé un régime de visa pour que les citoyens de chaque pays puissent visiter l'autre. Il en résulte techniquement que les chauffeurs et les guides doivent être en possession d'un visa chinois pour passer l'immigration et les douanes.

Contrairement au col d'Irkeshtam, au col de Torougart, il existe actuellement (depuis août 2003) des accords spéciaux permettant aux touristes de voyager entre les postes frontières et les frontières. Les horaires d'ouverture sont restreints et il y a une longue pause déjeuner (qui peut durer trois heures et demie).