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Talas au Kirghizistan

Talas au Kirghizistan

Circuits, attractions et choses à faire à Talas

Talas est une petite ville célèbre située dans la vallée du même nom. La vallée de Talas est coupée du reste du Kirghizistan par une chaîne de montagnes. L'itinéraire le plus pratique pour s'y rendre passe par le Kazakhstan, mais il est nécessaire d'obtenir un visa. Cependant, il est possible d'atteindre la vallée par le col de Тео-Achuu, en tournant vers le nord depuis la route principale de Bichkek à Och, après l'intersection de la vallée de Suusamyr.

Talas est connue comme « la Terre de Manas ». On pense que c'est ici que se trouve le lieu de naissance du héros légendaire. Le mausolée de Manas (Gumbez de Manas) se trouve à quelques kilomètres de la ville. Au même endroit se trouve le musée consacré à l'histoire de la création de la poésie épique de Manas, qui fut construit pour célébrer le 1 000e anniversaire de l'épopée de Manas en 1995. Le musée est situé derrière une colline, qui servait de point de vue aux sentinelles gardant la vallée. Les archéologues ont fait quelques découvertes intéressantes. Il existe une opinion selon laquelle la colline est d'origine artificielle et a été créée par l'homme. Il existe d'autres signes d'anciennes fortifications et de défense du territoire.

Quelques mausolées furent érigés dans la vallée de Talas, et plusieurs d'eux furent construits selon le modèle de ce mausolée.

Il y a deux différentes opinions sur l'origine de Gumbez. La première opinion est que son fils Semetey a apporté la dépouille de Manas au village d'Akhyrtach à côté de l'embouchure de la rivière de Karakol. Et a construit là-bas le mausolée. La seconde opinion est que le mausolée fut construit par sa femme, Kanykeï, et par son ami et conseiller, Bakaï. Et, afin de prévenir sa destruction par les ennemis de Manas, Kanykeï ordonna d'inscrire sur le mausolée le nom d'une femme riche afin de détourner l'attention de ses ennemis.

Le Gumbez comprend une pièce et il est construit dans un style typiquement asiatique avec une base carrée et un toit pyramidal octogonal. Il est représenté au verso du billet de 20 soms kirghiz. L'ensemble est décoré de briques.

L'impact le plus important de Talas sur l'histoire mondiale est peut-être la bataille de Talas, en 751. Cette bataille a marqué la seule fois où les forces arabes (en l'occurrence, le califat abbasside) composées des troupes unies des Arabes, des Kirghiz et des Tibetains ont combattu les forces chinoises (la dynastie Tang). Sous la direction du général Kao hsien-chih (qui a amené l'armée à la victoire à Guigita et à Ferghana), les Chinois avaient étendu leur Empire de manière agressive vers l’ouest, prenant le contrôle de Kaboul et du Cachemire. Les Abbassides commencèrent à les repousser et les deux armées se rencontrèrent sur les rives de la rivière Talas en 751, ce qui aboutit à une victoire arabe décisive. En réalité, la bataille eut lieu au bord de la rivière de Talas, près de la ville de Taraz (dans l'oblast de Djamboul) au Kazakhstan.

Cependant, pour les Chinois, c'était plus qu'une simple défaite militaire, parce que parmi les prisonniers retenus après la bataille, il y avait beaucoup d'experts en production du papier et de la soie, deux secrets que les Chinois gardaient avec soin. Et les secrets de la fabrication du papier furent partagés pour la première fois hors de Chine par des prisonniers de guerre chinois détenus en Asie centrale.

Après cette victoire, l’Islam devint la religion dominante en Asie centrale et sur la Grande Route de la soie, au détriment du bouddhisme.

En 1275, le missionnaire chrétien nestorien Rabban Bar Sauma voyageait dans la direction de l'ouest par une Grande Route de la soie, et il rencontra beaucoup de prêtres. Talas est mentionné par Rabban Bar Sauma dans le récit de son pèlerinage de Pékin (où il est né, bien qu'il soit d'origine turque musulmane) à Jérusalem, une sorte de Marco Polo qui prit la direction inverse.

À Talas, au nord du Kirghizistan occidental, il rencontra Kaydi Khan, un cousin du célèbre Kubilai Khan. En Europe, il visita le Vatican et rencontra le roi anglais Édouard Ier à Bordeaux, en France, mais il n'atteignit jamais Jérusalem.

Dans l'atlas fait par Abraham Crescas à Palma de Majorque de 1375 à 1377, on présentait la carte du Kirghizistan, sur laquelle figurait le lac Issyk-Koul et les villes de Jérusalem et de Talas, qui étaient désignées comme « les villes sacrées » pour les Juifs.

Ce territoire était déjà peuplé au IXe siècle, mais lorsque les Russes agrandirent la colonie en 1864, Talas n’était encore qu’un village. La ville telle qu'elle se présente aujourd'hui fut fondée par des colons russes et ukrainiens en 1877 sous le nom du village de Dmitrievskoye, et bientôt 100 maisons d'agriculteurs y furent construites. Le bâtiment le plus significatif est l'église en brique construite en 1920 et un parc pittoresque qui est situé au centre de la ville et au bord de la rivière.

Curiosités aux alentours de Talas

Manas Ordo - L'une des attractions les plus importantes de la vallée de Talas est Manas Ordo, le lieu de sépulture supposé du légendaire Manas. En tant que héros principal de l'Épopée de Manas, ce dernier unifia les tribus kirghizes en guerre et apporta la paix dans la région. Comme Manas serait également né à Talas, la vallée est devenue un centre pour tout ce qui concerne le héros national du Kirghizistan.
À environ 20 km (12,5 miles) au nord-est de Talas se trouvent les trois anciens camps de Kulan Say, Terek Say et Kourgan Tach. À proximité de ces camps se trouvent des peintures rupestres et des pétroglyphes.

Le parc national de Besh-Tash - Vers le sud de la ville, il y a la saisissante vallée Besh-Tash qui signifie « 5 Pierres » en kirghiz, l'une des nombreuses vallées qui attendent le courageux voyageur. Le parc national de Besh-Tash est une zone protégée depuis 1996 et il abrite certaines des forêts de genévriers les plus uniques et les plus magnifiques de tout le pays.

La région est également célèbre pour être le lieu de naissance du grand écrivain contemporain kirghiz Tchinguiz Aïtmatov, né dans le petit village de Sheker, près de la frontière kazakhe.

Le réservoir de Kirov est le deuxième plus grand réservoir du Kirghizistan, créant un grand lac sur la rivière Talas qui mérite une visite.

Pour ceux qui recherchent un peu plus d'aventure, le pic de Manas, le plus haut sommet de la chaîne de Talas à 4 482 m (14 705 pieds) d'altitude, est un endroit formidable à visiter.